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Des citoyens et des décideurs politiques collaborent pour explorer le rôle de l’art dans le développement

Published on 2 March 2022

Citizen Voice (la voix des citoyens), un projet explorant le rôle potentiel des arts dans les dialogues entre les citoyens et activistes écologistes et les acteurs politiques en Afrique de l’Ouest, a produit cette semaine une chanson co-créée par des artistes, des représentants de la société civile et des acteurs politiques au Mali.

Le projet financé par le Conseil des arts et des sciences humaines (AHRC) vise à tester si les efforts artistiques pouvant susciter un nouveau type de communication entre les groupes susmentionnés, dans le but de travailler ensemble pour trouver des réponses plus efficaces aux défis environnementaux.

En 2021, le projet a organisé des ateliers nationaux en Mauritanie, au Mali et au Sénégal, explorant comment des parties prenantes peuvent travailler ensemble sur des activités créatives en réponse à des défis communs. L’objectif était de dépasser hiérarchie traditionnelle dans la prise de décision et de se concentrer plutôt sur la co-création et la compréhension mutuelle, en particulier autour des questions environnementales.

Lors de l’atelier de Bamako, au Mali, la musicienne Mariam Kone a réuni un groupe d’activistes, de représentants de la société civile et d’acteurs politiques pour co-écrire les paroles d’une chanson sur la protection de l’environnement. Mariam est une chanteuse, compositrice et interprète malienne bien connue, ancienne membre des groupes de rap Pacifique de Kati et Amazones d’Afrique, et lauréate du concours populaire Talents de la cité.

L’expérience de Mariam en tant qu’enseignante a été importante pour mettre les participants à l’aise et leur permettre de mener à bien cette activité d’atelier politique plutôt inhabituelle. Dans un premier temps, les participants paroliers ont dessiné quelques croquis qui symbolisent des messages sur la responsabilité environnementale, qui ont servi après à créer les paroles de la chanson.

Mariam a retravaillé les paroles et les rythmes ébauchés durant l’atelier dans le morceau “Ma terre, ma planete/ My earth, my planet”. Le groupe de musiciens qui a accompagné Mariam dans cette chanson était composé de Mamadou Badje TOUNKARA  ( Guitare), Drissa DEMBELE (Basse), Kalifa KONE (Djembe) et Charles Auguste COULIBALY (programmation et arrangement des claviers).

Les paroles du refrain ont été rédigées en français par les participants à l’atelier, afin qu’elles résonnent dans toute l’Afrique de l’Ouest francophone. Mariam a ajouté des versets en langue bambara (langue nationale majeure au Mali),  qui expriment plus clairement le lien entre l’environnement et l’identité des communautés qui y vivent. D’ailleurs ce lien est exprimé à travers l’utilisation du djembé  (tambour traditionnel) entre les couplets chantés.

Les couplets de la chanson sont des directives sur la manière dont les gens peuvent protéger non seulement l’environnement, mais aussi les uns les autres. Des mots tels que : « mon environnement, ma passion ; ma forêt, ma vie » transmettent l’idée que le bien-être des personnes et de la planète sont étroitement liés et expriment une idée plus générale de la façon dont la protection de l’environnement fait partie intégrante du bien-être humain.

Aux lyriques de Mariam, s’ajoutent des images de la terre souffrant à la suite des actions anthropiques, et le ton mélancolique, plaintif et triste de la chanson invite l’audience à réfléchir sur les effets négatifs des actions décrites.

L’équipe du projet Citizen Voice veut maintenant recueillir les réactions sur la chanson, le processus de sa création, sur les auteurs et les parties prenantes du projet au Sénégal et en Mauritanie ainsi qu’au Mali. La chanson est maintenant disponible sur YouTube, où les chercheurs du projet veilleront attentivement aux réactions. De même que sur Facebook où une communauté Facebook « Art, Environnement, Afrique » a été développée pour connecter les participants des trois pays du projet.

La réponse à la question de savoir si ces efforts artistiques peuvent recadrer la communication entre les acteurs politiques et les citoyens, et ses implications, ne sont pas encore claires. Ces questions seront également suivies dans un autre projet financé par l’AHRC, appelé le « Réseau panafricain pour les arts et l’environnement »,

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